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Réforme des retraites : Que faut-il retenir de la présentation de Edouard Philippe ?

  • Publié le : 13/12/2019
  • Crédits photos : Pexels

Edouard Philippe a détaillé ce 11 décembre le nouveau système "universel" de retraites, qui devrait s'appliquer progressivement à partir de 2025.

Si aujourd’hui, tout le monde semble conscient qu’il faut un nouveau pacte social entre les générations, le débat sur la nécessité d’une réforme de notre système de retraites montre que le chemin à parcourir est encore long. 

Que l’on plaide l’équité, la solidarité ou l’équilibre, la vérité nous oblige à repenser les principes d’organisation de notre société, imaginé dans un moment démographique désormais révolu. Mais, on le voit depuis plusieurs semaines, chacun y va de sa vérité. Une vérité qui peine à s’imposer par l’audace de réformer comme par la légitimité de contester. 

Nous avons toujours défendu l’idée que pour redonner confiance dans notre système de retraites, il fallait en assurer l’équilibre financier par une mesure d’âge, condition préalable à l’équité que les Français appellent de leur vœu. 

C’est la raison pour laquelle nous avions proposé dès le mois d’avril dernier, lorsque s’ouvrait la concertation sur la réforme des retraites, qu’il fallait, compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie, travailler un peu plus longtemps pour financer le régime, qu’il soit universel par points ou non. 

La réforme annoncée par le Premier Ministre la semaine dernière est un compromis. En choisissant d’instaurer un âge pivot, il prend acte d’une réalité démographique qui nous oblige à repousser progressivement et de manière incitative l’âge de départ en retraite.

Les grandes lignes de la présentation du premier ministre sur la réforme des retraites : 

Un système universel pour tous

-    La suppression des 42 régimes actuels (spéciaux, fonctionnaires, salariés du privé, libéraux, artisans, agriculteurs…) 
-    Un Système par répartition avec le même niveau de cotisation (sur la totalité des revenus) jusqu’à 120.000 euros.
-    Système par points dès la 1ère heure (et non plus par trimestre)  
-    Valeur du point fixée par les partenaires sociaux tout comme son évolution (sous contrôle du parlement).
Une règle d’or : la valeur des points acquis ne pourra pas baisser, et leur indexation progressive s'appuiera sur les salaires (et non sur les prix) 

Equité et justice sociale 

-    Une pension minimale de 1.000 euros nets par mois pour une carrière complète au SMIC, celle-ci devant, dans la durée représenter 85 % du SMIC.
-    Des points supplémentaires (5 %) à partir du 1er enfant (et non plus au 3ème) et 2% supplémentaires à partir du 3ème enfant 
-    Des points pour compenser les périodes de chômage et de maladie, une compensation de la maternité à 100 % 
-    Une contribution supplémentaire pour les revenus au-dessus de 120 K€ annuels

Transition

-    Ceux nés avant 1975 ne sont pas concernés par la réforme et conservent leurs droits acquis
-    Ceux nés entre 1975 et 2003 sont concernés par la réforme à partir de 2025 en conservant les droits acquis avant la mise en place du nouveau système.
-    Ceux nés après 2003 entrent dans le régime universel en 2022.

Responsabilité 

-    Gouvernance par les acteurs sociaux 
-    Prise en compte de l’équilibre des données économiques et des données démographiques avec âge légal à 62 ans (inchangé) et la mise en place d’un âge d’équilibre à 64 ans en 2027, avec un système de bonus-malus.

Spécificités 

Des réponses spécifiques sont apportées aux métiers de la sécurité (fonctions dangereuses), aux enseignants (niveau de pension sera «sanctuarisé»), aux aides-soignantes. 
Prise en compte de la pénibilité et des carrières longues pour partir deux années plus tôt.
Pour les professions libérales, les réserves des caisses resteront et serviront à accompagner la transition. 

Calendrier

Janvier 2020 : présentation en conseil des ministres
Fin février 2020 : débat au Parlement

Synthèse de la présentation de E. Philippe. Hors négociations en cours.